Page:Musset - La Confession d’un enfant du siècle, vol. II, 1836.djvu/234

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

penchent la tête de côté comme un architecte qui ajuste une équerre, et travaillent ainsi à voir ce qu’ils désirent. Du mal prouvé, ils en sourient ; du mal douteux, ils en jureraient ; le bien, ils veulent voir derrière. Qui sait ? voilà la grande formule, le premier mot que Satan a dit, quand il a vu le ciel se fermer. Hélas ! combien de malheureux a faits cette seule parole ! combien de désastres et de morts ! combien de coups de faux terribles dans des moissons prêtes à pousser ! combien de cœurs, combien de familles où il n’y a plus que des ruines depuis que ce mot s’y est fait entendre ! Qui sait ? qui sait ? parole infâme ! Plutôt que de la prononcer, on devrait faire comme les moutons qui ne savent où est l’abattoir et qui y vont en broutant de l’herbe. Cela vaut mieux que d’être un esprit fort et de lire La Rochefoucauld.

Quel meilleur exemple en puis-je donner