Page:Musset - La Confession d’un enfant du siècle, vol. II, 1836.djvu/256

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cela elle cherchait toujours, et vint enfin se rasseoir près de nous.

J’étais resté sur le canapé et regardais Smith debout devant moi. Il n’avait pas changé de contenance et ne semblait ni troublé ni surpris ; mais deux gouttes de sueur lui coulaient sur les tempes, et j’entendis craquer dans ses doigts un jeton d’ivoire qu’il tenait, et dont les morceaux tombèrent à terre. Il nous tendit ses deux mains à la fois. « Un bon voyage, mes amis, dit-il. »

Nouveau silence ; je l’observais toujours et j’attendais qu’il ajoutât un mot. « S’il y a ici un secret, pensai-je, quand le saurai-je si ce n’est en ce moment ? ils doivent l’avoir tous deux sur les lèvres. Qu’il en sorte l’ombre, et je la saisirai.

— Mon cher Octave, dit Brigitte, où comptez-vous que nous nous arrêterons ? Vous nous écrirez, n’est-ce pas, Henri ? vous n’oublierez