Page:Musset - La Confession d’un enfant du siècle, vol. II, 1836.djvu/257

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pas ma famille, et ce que vous pourrez pour moi, vous le ferez ? »

Il répondit d’une voix émue, mais avec un calme apparent, qu’il s’engageait de tout son cœur à la servir, et qu’il y ferait ses efforts. « Je ne puis, dit-il, répondre de rien, et sur les lettres que vous avez reçues il y a bien peu d’espérance. Mais ce ne sera pas de ma faute si, malgré tout, je ne puis bientôt vous envoyer quelque heureuse nouvelle. Comptez sur moi, je vous suis dévoué. »

Après nous avoir adressé encore quelques paroles obligeantes, il se disposait à sortir. Je me levai et le devançai ; je voulus une dernière fois les laisser encore un moment ensemble, et aussitôt que j’eus fermé la porte derrière moi, dans toute la rage de la jalousie déçue, je collai mon front sur la serrure.

« Quand vous reverrai-je ? demanda-t-il.

— Jamais, répondit Brigitte ; adieu, Henri. »