Page:Musset - La Confession d’un enfant du siècle, vol. II, 1836.djvu/268

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les plus perfides ! Votre grande arme est le silence, ce n’est pas d’hier que je le sais. Vous ne voulez qu’être insultées, vous vous taisez jusqu’à ce qu’on y vienne ; allez, allez, luttez avec mon cœur ; là où bat le vôtre, vous le trouverez ; mais ne luttez pas avec ma tête : elle est plus dure que le fer, et elle en sait aussi long que vous.

— Pauvre garçon, murmura Brigitte, vous ne voulez donc pas partir ?

— Non ! je ne pars qu’avec ma maîtresse, et vous ne l’êtes pas maintenant. J’ai assez lutté, j’ai assez souffert, je me suis assez dévoré le cœur. Il est temps que le jour se lève ; j’ai assez vécu dans la nuit. Oui ou non, voulez-vous répondre ?

— Non.

— Comme il vous plaira ; j’attendrai. »

J’allai m’asseoir à l’autre bout de la chambre, déterminé à ne pas me lever que je n’eusse appris ce que je voulais savoir. Elle