Page:Musset - La Confession d’un enfant du siècle, vol. II, 1836.djvu/288

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souvient-il d’un jour d’été où l’on a posé sur ta tête une couronne de roses blanches ? Était-ce ce front qui la portait ? Ah ! cette main qui l’a suspendue aux murailles de l’oratoire, elle n’est pas tombée en poussière comme elle ! Ô ma vallée ! ô ma vieille tante, qui dormez maintenant en paix ! ô mes tilleuls, ma petite chèvre blanche, mes braves fermiers qui m’aimiez tant ! vous souvient-il de m’avoir vue heureuse, fière, tranquille et respectée ? Qui donc a jeté sur ma route cet étranger qui veut m’en arracher ? qui donc lui a donné le droit de passer dans le sentier de mon village ? Ah ! malheureuse, pourquoi t’es-tu retournée le premier jour qu’il t’y a suivie ? pourquoi l’as-tu accueilli comme un frère ? pourquoi as-tu ouvert ta porte et lui as-tu tendu la main ? Octave, Octave, pourquoi m’as-tu aimée, si tout devait finir ainsi ! »

Elle était près de défaillir, et je la soutins