Page:Musset - La Confession d’un enfant du siècle, vol. II, 1836.djvu/68

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Nous lûmes ensemble ce qui me regardait et nous y ajoutâmes cent folies, après quoi je me mis à feuilleter le livre d’une manière indifférente. Une phrase tracée en gros caractères me sauta aux yeux, au milieu des pages que je tournais rapidement ; je lus distinctement quelques mots qui étaient assez insignifiants, et j’allais continuer lorsque Brigitte me dit : « Ne lisez pas cela. »

Je jetai le livre sur un meuble. « C’est vrai, lui dis-je, je ne sais ce que je fais.

— Le prenez-vous encore au sérieux ? me répondit-elle en riant (voyant sans doute mon mal reparaître). Reprenez ce livre ; je veux que vous lisiez.

— N’en parlons plus. Que puis-je donc y trouver de si curieux ? Vos secrets sont à vous, ma chère. »

Le livre restait sur le meuble, et j’avais beau faire, je ne le quittais pas des yeux. J’entendis tout à coup comme une voix qui me