Page:Musset - La Confession d’un enfant du siècle, vol. II, 1836.djvu/81

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jour que je l’ai vue, n’a-t-elle pas accepté mon bras, sans me connaître, avec une légèreté qui aurait dû me faire douter d’elle ? Si ce Dalens a été son amant, il est probable qu’il l’est encore ; ce sont de ces liaisons du monde qui ne commencent ni ne finissent ; quand on se voit on se reprend, et dès qu’on se quitte on s’oublie. Si cet homme revient aux vacances, elle le reverra sans doute, et probablement sans rompre avec moi. Qu’est-ce que c’est que cette tante, que cette vie mystérieuse qui a la charité pour affiche, que cette liberté déterminée qui ne se soucie d’aucun propos ? Ne seraient-ce point des aventurières que ces deux femmes avec leur petite maison, leur prudhomie et leur sagesse qui en imposent si vite aux gens et se démentent plus vite encore ? Assurément, quoi qu’il en soit, je suis tombé les yeux fermés dans une affaire de galanterie que j’ai prise pour un roman ; mais que faire à présent ? Je n’y vois