Page:Ni Marat ni Roland.djvu/11

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Dieu sait où ! De-là resultent des lois attentatoires à la presse et à la poste ; de-là résulte la chûte des Jacobins, l’élévation d’un sénat, et l’abaissement de la sans-culotterie ; de-là résulte une constitution, non pas à la Chapelier, mais à la Buzot ; de-là résulte une religion dominante, ou au moins le maintien du culte salarié. Les illuminés de la rue des Petits-Champs sont aussi habiles que les illuminés de Potzdam. Rien de mieux, pour égarer l’opinion, pour se jouer des hommes, que de les circonvenir de noirs fantômes. Ceux qui voudroient museler le peuple comme une bête farouche, lui supposent des vices et des erreurs qu’il n’a point. Les vaines tentatives, et la catastrophe des Necker, des Bailly, des Lafayette, ne découragent pas leurs tristes et plats émules. J’avoue, à la louange du jeune Barbaroux, que, frappé de mes réponses victorieuses chez Roland, il me dit le lendemain à l’assemblée ; Mon cher Anacharsis, je voudrois m’entretenir tête à tête avec vous, pour dissiper tous mes doutes sur le gouvernement fédératif. Ces questions vous sont plus familières qu’à moi. Je lui répondis : Défiez-vous des gens qui vous mettent en avant ; le philosophe, est seul. Le patriotisme de Barbaroux est pur comme les traits de son visage ; mais le feu qui l’anime est soufflé par des hommes impurs,