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Page:Nichault - La Comtesse d Egmont.pdf/102

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LE MARÉCHAL.

Quoi ! auriez-vous été voir le supplice de Damiens ?

LE COMTE DE B***.

Précisément

MADAME D’EGMONT, indignée.

Quel horrible courage !

LE MARÉCHAL.

Le garde des sceaux, qui est venu en rendre compte à la cour, n’a pu se faire écouter ; dès les premiers mots, le roi a pâli et l’a prié de ne pas continuer ce récit effroyable.

LE COMTE DE B***.

Eh bien, le croiriez-vous, c’est pour satisfaire à la curiosité de deux femmes charmantes que je me suis condamné à cette atroce vue ; je crois que j’en perdrai à jamais le sommeil.

LA DUCHESSE DE LAURAGUAIS.

Dites-nous, je vous prie, le nom de ces femmes-là ; car vous ne pouvez laisser planer sur d’autres le soupçon d’une curiosité si féroce.

LE COMTE DE B***.

Je ne saurais les dénoncer ; mais il est possible qu’elles-mêmes n’en fassent pas mystère…

D’ALEMBERT.

N’en doutez pas ; elles ne se sont résignées à cet affreux spectacle que pour en faire leur cour.

LA DUCHESSE DE LAURAGUAIS.

Mais comment, vous, qui ne pouvez supporter le cinquième acte d’une tragédie, avez-vous consenti à voir celle-là ?