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Page:Nichault - La Comtesse d Egmont.pdf/105

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LA DUCHESSE D’AIGUILLON.

Non, mais je pensais vous servir autant que nous en de­ mandant qu’on parlât d’autre, chose que de ce batard de Ra­vaillac, ainsi que l’appelle Voltaire.

M. DE CONDORCET, en voyant rougir d’Alembert, que le mot de bâtard embarrassait toujours.

Ce bâtard a plus frappé l’héritier légitime que le roi luimême. Vous verrez ce qui naîtra de l’intérêt témoigné à mon­ sieur le Dauphin dans cetté circonstance. Au reste, on ne saurait traiter avec dédain un scélérat qui brave la mort et les supplices pour se venger, et qui des rangs les plus bas de la société atteint les plus hautes puissances, et sème la haine, le désordre parmi tous les rangs. Tant de pouvoir échappe au mépris, à l’ironie ; l’horreur est le respect dû au crime.

LE MARÉCHAL.

Vous avez cent fois raison, mon cher philosophe ; mais vous n’empécherez jamais qu’on ne plaisante de tout en France, même des attentats les plus horribles ; cela s’appelle l’esprit français.

LA DUCHESSE DE LAURAGUAIS.

À propos d’esprit français, à qui donnez-vous le fauteuil académique du vieux Fontenelle ? Ce n’est pas, je présume, à un poète ? Obliger un rimeur à faire l’éloge d’un ennemi de le rime, ce serait curieux pourtant.

M. D’ARGENTAL.

M. de Sainte-Palaye-est celuiqni a, dit-on, le plus de droits à cette succession.

LA DUCHESSE DE LAURAGUAIS.

Alors, il ne l’aura pas.