Page:Normand - Les Moineaux francs.djvu/42

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À gauche, près de moi, sur un échafaudage,
La truelle à la main, blanc sur le ciel d’azur,
Un ouvrier maçon, un vieux, courbé par l’âge,
Travaille, en plein soleil, à recrépir le mur.

La besogne n’est pas des plus rudes, en somme,
Mais ses bras ont perdu leur ancienne vigueur ;
Aussi, tout en soufflant quelquefois, le brave homme
Fredonne un petit air pour se donner du cœur.

Tra ! la ! la ! — Le travail est moins dur, quand on chante ;
La main devient plus libre et l’esprit plus joyeux ;
La chanson fait du bien au cœur, gaie ou touchante :
Tra ! la ! déridera !… — Chante, chante, mon vieux !

Mais, au coin de la rue, apparaît et s’avance
Le cercueil d’un enfant, un tout petit cercueil ;
Entre deux hommes noirs, léger, il se balance ;
Derrière, à pas menus, suit une femme en deuil.