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Vers 855, deux moines grecs, Cyrille et Méthode, composent l’alphabet slave avec des lettres grecques, hébraïques, arméniennes, etc.[1] C’est le point de départ de la civilisation slave.

Au xe siècle le christianisme (988) introduit en Russie la littérature religieuse. Les moines grecs, bulgares, serbes apportent avec eux des ouvrages ecclésiastiques, traduits par les mêmes Cyrille et Méthode et leurs disciples[2]. Ce sont surtout des explications des Écritures, des sermons, des fragments dogmatiques.

Le clergé se forme. Toute œuvre d’imagination in-

  1. A côté de l’alphabet cyrillique, il faut indiquer l’alphabet glagolitiquequi diffère légèremenl du précédent. L’origine de cet alphabet est obscure.

    Les langues slaves appartiennent à la famille des langues aryennes ou indo-européennes, c’est-à-dire à la famille des langues qui se distinguent par la perfection de leur forme et l’éclat de leur littérature. Toutes les langues et dialectes slaves se divisent en deux grandes classes : orientale et occidentale. La classe orientale comprend le slavon ou paléoslave, le russe, le bulgare, le serbo-croate et le slovène ; la classe occidentale est formée par le polonais, le tchèque ou bohème, le slovaque, la langue des Lusaciens et celle des anciens Slaves de la Baltique. Le russe se divise en véliko-russe, malo-russe (ou yougo-russe ou petit-russien) et biélo-russe.

    Le véliko-russe est la langue des Grands-Russiens qui habitent, en Europe, plus de 35 gouvernements ou province de la Russie septentrionale, avec le pays des Cosaques de l’Oural : en Asie, le pays de l’Amour, la Sibérie, le gouvernement de Sémipalatinsk, etc... ; de plus, dans les provinces habitées par un élément ethnique différent, les Grands-Russes constituent la majorité de la population des villes. Il n’en faut excepter que les villes de la Pologne, de la Transcaucasie, du Turkestan et du Samarkand, villes ou l’élément russe n’est pas prépondérant.

    Le malo-russe est la langue des Petits-Russiens qui habitent une quinzaine de gouvernements de la Russie méridionale, la moitié de la Bessarabie, presque tout le pays des Cosaques (excepté des Cosaques de l’Oural) et le diocèse Kelwe en Pologne. En Autriche, ils occupent la moitié de la province polonaise de Galicie : en Hongrie, dans les Carpathes orientales, il y en a environ 600.000.

    Le biélo-russe est la langue des Russes-Blancs des gouvernements de Tchernigov et de Poltava et de quelques districts des gouvernements limitrophes.

    Les Russes ont presque tous une même langue littéraire, à l’exception des Ruthènes de la Galicie qui se servent de leur idiome.

  2. La première traduction des Écritures est en ancien bulgare.