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autre Petit-Russien , Slavinetsky, aida le patriarche Nicon à corriger les livres sacrés.

Du même siècle date le livre attribué à Démétrius et intitulé Petits Tchet-Mineï, pour les distinguer des grands dont nous avons déjà parlé. L’ouvrage se distingue surtout par la beauté de la langue.

Vers la fin du xviie siècle, on trouve déjà des productions littéraires originales qui ne sont plus ni des traductions ni des adaptations et dont les tendances ne sont plus exclusivement religieuses. Ainsi l’Histoire du gentilhomme Flora Skobéev peut être considéré comme le premier roman russe. Le héros de cette œuvre d’imagination, pauvre jeune homme, devient riche et épouse la fille d’un grand seigneur. Le roman n’est pas trop mal ordonné, c’est à coup sur l’ancêtre d’Anna Karénine de Tolstoï.

À partir du xviiie siècle, avec l’introduction par Pierre-le-Grand de la civilisation occidentale, commence pour la littérature russe une ère nouvelle. Le célèbre réformateur, qui entreprit beaucoup trop pour pouvoir tout mener à bonne fin, introduit l’alphabet civil. Le slavon devient — et reste encore de nos jours — langue liturgique. C’est aussi Pierre Ier qui institue l’Académie des sciences (1724). Le premier poète de cette époque est Antioche Cantémir (1709-1744), fils du prince de Moldavie. Il avait reçu son instruction à l’étranger, notamment en France. Les satires de Cantémir sont en vers syllabiques. Il faut mentionner également Vassily Tretiakovsky (1703-1769), plutôt savant