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LES AMOURS

Des hommes et des Dieux tu leur dois la conquête ;
Sans eux quel serait ton pouvoir ?
Mais Vénus te contemple, et du ciel sur ta tête
Va laisser des roses pleuvoir.
Toi, paré de rubis aux cheveux, sur les ailes,
Pressant ton char d’azur et d’or,
Si je te connais bien, que de flèches mortelles
Tu lanceras partout encor !
Vainement tu voudrais des dards moins homicides ;
Ils brûlent même au sein des eaux.
Tel fut Bacchus dans l’Inde : à lui pareil, tu guides,
Au lieu de tigres, des oiseaux.
Puis donc que j’ai ma place en ton sacré cortège,
Use envers moi des droits acquis.
Vois César, ton parent  : vainqueur, sa main protège
Ceux qu’autrefois elle a conquis.