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ſur les Végétaux nouriſſans.

diſtingué, ſaiſant valoir une de ſes Terres, récolta une ample proviſion de pommes de terre ; mais connoiſſant la force des préjugés ruſtiques, il ſe douta bien que l’éloquence de l’exemple ſeroit infiniment plus perſuaſive que tout ce qu’il pourroit dire. Il avoit à nourrir tous les jours cinq chiens, une nombreuſe baſſe-cour en volailles de toute eſpèce, vingt vaches & deux cochons ; il déclara à ſes gens que ſon intention étoit que tous les animaux ne fuſſent nourris que de pommes de terre ; au moyen de quoi les grains qu’ils auroient conſommés, ſeroient employés à la nourriture des hommes : ſur ce point il fut exactement obéi, parce que la peine infligée à la déſobéiſſance étoit de congédier le premier d’entre eux qui y contreviendroit ; feignant enſuite de croire que la pomme de terre étoit de difficile digeſtion, il leur en interdit l’uſage : ces moyens produiſirent tout l’effet qu’il en attendoit, & c’eſt ainſi qu’il eſt parvenu à rendre cette Plante intéreſſante dans ſon canton.

En conſidérant toutes les propriétés des pommes de terre, on ne peut ſe diſpenſer d’avouer que s’il exiſte un aliment