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Page:Pelland - Biographie, discours, conferences, etc. de l'Hon. Honoré Mercier, 1890.djvu/85

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déclaration, la voici : c’est que si j’étais libre de mes actions, de manière à pouvoir appliquer aux conservateurs la politique qu’ils suivent à l’égard de nos amis, je ferais cinq destitutions parmi les employés locaux, pour une qui serait faite parmi les employés fédéraux pour causes politiques. Oui, M. l’Orateur, si je n’écoutais en ce moment que les cris de pitié, poussés par nos amis qui ont été victimes du fanatisme de quelques conservateurs à esprit étroit, je dirai que pour une destitution à Ottawa, j’en ferais cinq à Québec.

Malheureusement je n’ai pas le droit de faire ces déclarations, mais je dis que le parti qui arrive au pouvoir devrait respecter ses adversaires. Parce qu’on trouve des adversaires politiques dans les bureaux publics, faut-il oublier que ce sont des hommes comme nous, des chefs de famille, des citoyens honnêtes qui n’ont pas d’autres moyens d’existence que ceux qui leur sont donnés par leur position.

Lorsque je vois de telles destitutions, je suis à me demander si d’après la proportion qui doit exister entre les employés fédéraux et les employés locaux, nous ne serions pas justifiables en faisant cinq destitutions contre une. Comme de raison, je veux qu’il soit compris que ce n’est pas la pensée du gouvernement, je veux qu’il soit bien compris que le gouvernement désire respecter toutes les opinions, mais il y a une chose bien certaine, c’est que nos amis d’Ottawa qui seront victimes du fanatisme de nos adversaires ont raison de s’attendre que nous les protégerons ; et que la protection inaugurée le 17 septembre dernier ne sera pas une invention qui servira exclusivement aux conservateurs.

M. l’Orateur, réellement j’ai abusé de la patience de cette Chambre et je me hâte de terminer, je vais résumer en peu de mots le dernier point que je voulais traiter.

Je disais en commençant que cette tentative de la part du gouvernement fédéral était contraire à l’esprit de la constitution, qu’elle était de nature à détruire notre autonomie et constituait une injure faite à la province de Québec. Je dirai peu de mots sur ce sujet parce que j’ai déjà été trop long. J’attire votre attention sur ce point-ci : dans le mois de mars 1878, le 15 mars, une motion a été proposée à la Chambre des Communes blâmant