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M. HENRI DE RÉGNIER
À PROPOS DU « MARIAGE DE MINUIT ».

Sans abandonner les vers, puisqu’il publiait récemment la Cité des eaux, M. Henri de Régnier, depuis quelque temps, écrit plus volontiers en prose. Et, du poète, nous avons en tout cinq volumes ; mais, du prosateur, outre un livre d’études littéraires, nous en avons déjà jusqu’à six. Ce sont la Canne de jaspe, le Trèfle blanc, les Amants singuliers, où il a réuni des contes ou des nouvelles, et la Double maîtresse, le Bon plaisir, le Mariage de minuit, qui s’intitulent romans.

La Cité des eaux ne renferme rien, soit pour l’inspiration, soit pour la facture, qu’on ne trouvât dans ses recueils antérieurs. Aussi pourrais-je caractériser son œuvre poétique sans tenir compte de ce dernier volume. En supposant qu’elle soit achevée ou, tout au moins, que rien de nouveau ne s’y ajoute, elle vaut, du reste, à M. de Régnier une place éminente entre les poètes contemporains, entre ceux qui ont su