Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 46.djvu/123

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l’on doit à son innocence, si elle étoit assurée qu’elle pût avoir de bonnes et réelles sûretés de la part de messieurs les princes, pour l’exécution des offres qu’ils ont faites en cas de son éloignement. Que Sa Majesté désire donc d’apprendre :

1. Si en ce cas ils renonceront à toutes les ligues et à toutes les associations faites avec les princes étrangers ;

2. S’ils n’auront plus aucunes prétentions ;

3. S’ils se rendront auprès de Sa Majesté ;

4. S’ils feront sortir les étrangers qui sont dans le royaume ;

5. S’ils licencieront leurs troupes ;

6. Si Bordeaux rentrera dans son devoir, aussi bien que M. le prince de Conti et madame de Longueville ;

7. Si les places que M. le prince a fortifiées se remettront en leur premier état.

Voilà les principales des douze questions sur lesquelles M. le duc d’Orléans s’emporta avec beaucoup d’émotion, en disant qu’il étoit inouï que l’on mît ainsi sur la sellette un fils de France et un prince du sang ; et que la déclaration qu’ils avoient faite l’un et l’autre qu’ils poseroient les armes aussitôt que le cardinal Mazarin seroit hors du royaume étoit plus que suffisante pour satisfaire la cour, si elle avoit de bonnes intentions. L’on opina ; mais la délibération n’ayant pu être achevée, elle fut remise au lendemain.

Le 21, Monsieur ne s’y étant pu trouver parce qu’il avoit eu la nuit une fort grande colique, l’on n’y traita en présence de M. le prince que d’un fonds que l’on cherchoit pour la subsistance des pauvres qui souffroient beaucoup à la ville, et de celui qui étoit né-