Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 46.djvu/140

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et il fut composé de Monsieur, de M. le prince, de messieurs de Beaufort, de Nemours, de Sully, de Brissac, de La Rochefoucauld et de Rohan ; des présidens de Nesmond et de Longueil ; Aubry et Larcher, présidens des comptes ; Dorieux et Le Noir, de la cour des aides.

Le 29, il fut résolu dans l’assemblée de l’hôtel-de-ville de lever huit cent mille, livres pour fortifier les troupes de Son Altesse Royale, et d’écrire à toutes les grandes villes du royaume pour les exhorter à s’unir avec la capitale. Le Roi ne manqua pas de casser, par des arrêts du conseil, tous ceux du parlement, et toutes ces délibérations de l’hôtel-de-ville.

Je crois que je me suis acquitté exactement de la parole que je vous ai donnée de ne vous guère importuner de mes réflexions sur tout ce qui se passa dans les temps que je viens de parcourir plutôt que de décrire. Ce n’est pas, comme vous le jugez aisément, faute de matière : il n’y en peut guère avoir qui en soit plus digne, ni qui en dût être plus féconde. Les événemens en sont bizarres, rares, extraordinaires ; mais comme je n’étois pas proprement dans l’action, et que je ne la voyois même que d’une loge qui n’étoit qu’au coin du théâtre, je craindrois, si j’entrois trop avant dans le détail, de mêler dans mes vues mes conjectures ; et j’ai tant de fois éprouvé que les plus raisonnables sont souvent fausses, que je les crois toujours indignes de l’histoire, et de l’histoire particulièrement qui n’est faite que pour une personne à laquelle on doit, par tant de titres, une vérité pleinement incontestable. En voici deux, sur cette matière, qui sont de cette nature.