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disoit qu’il n’étoit bon qu’à peindre. Le cardinal Sachetti n’avoit effectivement qu’un fort médiocre talent ; mais comme il étoit créature du pape Urbain, et qu’il avoit toujours été fidèlement attaché à sa maison, Barberin l’avoit en tête, et avec d’autant plus de fermeté que son exaltation paroissoit et étoit en effet difficile au dernier point. M. le cardinal Barberin, dont la vie est angélique, a un travers dans l’humeur qui le rend, comme ils disent en Italie, inamoralo dé l’impossible. Il ne s’en falloit guère que l’exaltation de Sachetti ne fût de ce genre. L’amitié étroite entre lui et Mazarin, qui avoit été sinon domestique, au moins commensal de son frère, n’étoit pas une bonne recommandation pour lui envers l’Espagne : mais ce qui l’éloignoit encore plus de la chaire de saint Pierre étoit la déclaration publique que la maison de Médicis, qui étoit d’ailleurs à la tête de la faction d’Espagne, avoit faite contre lui dès le précédent conclave.

Ceux de l’escadron qui avoient en vue de faire pape le cardinal Chigi crurent que l’unique moyen pour engager M. le cardinal Barberin à le servir seroit de l’y obliger par reconnoissance, et de faire sincèrement et de bonne foi tous leurs efforts pour porter au pontificat Sachetti, voyant qu’ils seroient pourtant inutiles par l’événement, ou du moins qu’ils ne seraient utiles qu’à les lier si étroitement et si intimement avec le cardinal Barberin, qu’il ne pourroit s’empêcher lui-même de concourir dans la suite à ce qu’ils désiroient. Voilà l’unique secret de ce conclave, sur lequel tous ceux à qui il a plu d’écrire ont dit mille’ét mille impertinences ; et je soutiens