Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 46.djvu/372

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ment de la liberté ecclésiastique, par la détention d’un cardinal et d’un archevêque, a tellement irrité mes ennemis qu’ils en ont pris occasion de vous traiter de séditieux et de perturbateurs du repos public ; qu’ils se sont servis de ce prétexte pour faire mander en cour mes deux grands vicaires et autres personnes de votre corps, sous ombre de leur faire rendre compte de leurs actions ; mais dans la vérité pour les exposer au mépris, pour les outrager par les insultes et les moqueries, et les abattre, s’ils pouvoient, par les menaces. Mais ce qui m’a le plus touché a été d’apprendre que cette première persécution, qu’on a faite à mes grands vicaires et quelques autres de vos confrères, n’a servi que de degré pour se porter ensuite à une plus grande qu’on a faite à tout votre corps. On ne les a écartés que pour l’affoiblir ; et prendre le temps de leur exil pour vous signifier un arrêt du 22 d’août dernier, par lequel des séculiers, usurpant l’autorité de l’Église, déclarent mon siége vacant, et vous ordonnent, ensuite de cette vacance prétendue, de nommer dans huit jours des grands vicaires pour gouverner mon diocèse en la place de ceux que j’avois nommés, avec menaces qu’il y seroit pourvu autrement si vous refusiez de le faire. Je ne doute point que vous n’ayez tous regardé la seule proposition d’une entreprise si outrageuse à la dignité épiscopale, comme une insulte signalée qu’on faisoit à l’Église de Paris, en lui témoignant par cette ordonnance qu’on la jugeoit capable de consentir à un asservissement honteux de l’épouse de Jésus-Christ, à la violence et à l’usurpation de l’autorité ecclésiastique par une puissance séculière (qui est toujours