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des dènè peaux-de-lièvre

plus de ses disparitions. Elle était habituée à ses allures de magicien.

— Probablement qu’il est allé faire sa médecine, pensa-t-elle. Il est en quête de quelque gibier.

Elle ne s’attrista donc pas de son absence.

Vers minuit, le cœur de la vieille étant devenu glacé à cause de l’excès du froid, elle se réveilla, ralluma le feu, et elle plaça le gâteau de viande et de graisse hors la loge.

Pendant ce temps, l’Enfant-Mousse avait tué une hermine. Il en répandit, tout en marchant, le sang sur le chemin et autour de la tente, et il en aspergea le gâteau ou pémikan. Aussitôt, le grand lac, qu’il avait traversé avec le peuple, se fendit ; le lac s’entr’ouvrit, et dans son lit apparurent des quantités de viande de renne qu’il y avait cachées.

Il arriva donc que par la magie du gâteau et du sang répandu, les parents de l’Enfant-Mousse tuèrent beaucoup de bœufs musqués et vécurent à leur aise.

Cependant les hommes refusaient toujours de lui payer le tribut bien faible qu’il leur demandait. L’Enfant lunaire voulut donc punir ces ingrats. Un jour que les Dènè avaient tué un grand nombre de bœufs musqués et de rennes, qu’ils les avaient dépecés et boucanés, comme de cou-