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légendes et traditions

— Voici un bien beau mari qui t’arrive. Que ne te maries-tu avec lui ? Mariez-vous donc ! leur dit-on.

Et ils s’assirent aussitôt l’un à côté de l’autre.

La nuit venue, on se coucha, et l’étranger dormit avec la femme Dunè ; mais celle-ci s’étant réveillée pendant la nuit, elle fut bien étonnée de ne point voir son mari à ses côtés.

— Où peut-il être allé ? se demandait-elle.

Cependant, voilà que tout à coup elle entendit un bruit insolite dans la loge, après que le feu s’y fut éteint. C’était un bruit tel que celui que ferait un chien en grugeant des os dans le foyer.

— Quel peut être ce chien que j’entends ronger ainsi des os ? se demanda-t-on ; car il n’existait point de chien avec ces gens-là.

Vite on se lève, on rallume le feu, on cherche dans tous les recoins. Mais de chien, point.

Les habitants de la tente s’étant recouchés après cette alerte, le même bruit se renouvelle dès que l’obscurité se fait de nouveau.

— D’où vient donc ce chien qui rôde dans notre loge ? Nous n’avons point de chien avec nous, se dirent les Dunè.

Alors, l’un des frères lança sa hache de pierre dans le coin d’où partait le bruit qui les épouvantait. Un cri de douleur retentit au milieu de la