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légendes

Cet accident donna aux animaux le temps de se sauver avec la chaleur. L’outre était fort pesante ; on l’avait suspendue au milieu d’un bâton, et les animaux la portaient deux à deux à tour de rôle.

Il y avait loin entre la terre d’en haut et cette terre inférieure, aussi fallut-il camper bien souvent. Une nuit, au bivouac, la souris, dont la chaussure était en lambeaux, voulut raccommoder ses souliers et ne crut pas mieux faire que de couper un morceau de la peau de l’outre.

Malheur ! l’outre ouverte, la chaleur qu’elle contenait se répandit aussitôt sur la terre, et avec une telle intensité qu’elle fit fondre en un instant l’immense quantité de neige qui la couvrait. Il en résulta une inondation telle que l’eau, montant toujours, envahit les montagnes et recouvrit même les plus élevées.

Un petit vieillard à cheveux blancs, prévoyant cela, avait dit :

— Mes amis faisons un grand canot et sauvons-nous dedans.

Mais on s’était ri de lui.

— Fais-le toi-même, lui avait-on dit, toi qui es si sensé. Pour nous, nous habiterons la montagne, où les eaux ne nous rejoindront pas.

Mais ils s’étaient trompés évidemment, car les eaux les y rejoignirent, et ils périrent tous jus-