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légendes

croyant en venir à bout, ils la pulvérisèrent à l’aide d’une grosse pierre. Mais cette poussière du crâne d’Ottsin-tρesh se changea en une nuée de moucherons et de cousins qui se jetèrent sur les hommes et les mirent en fuite. Depuis lors, ils en sont toujours poursuivis.

C’est pourquoi, lorsqu’il y a grande abondance de cousins et de moucherons, les Dènè disent en proverbe :

— Voilà que la cervelle à Ottsin-tρesh pullule encore ; voyez donc ! Cet homme se maléfie[1].

Voilà la fin de cette histoire.

(Racontée par Alexis Enna-azé, Sambos Franco-Dènè-Cris,
au lac des Hameçons, en 1880.)
  1. J’invente ce néologisme, opposé au verbe se bonifier, afin de traduire aussi littéralement que possible le mot dènè dènè édeséliné (se rendre homme mauvais).

    Cette légende n’est pas homogène ; le mythe d’Ottsin-tρesh y perd du caractère qu’il possède dans les tribus du Nord, pour se souder à un autre mythe qui constitue le fond de la légende suivante que je tiens du même Indien, et qui est également propre aux Tchippewayans méridionaux. Voici cette tradition. Elle a un caractère éminemment asiatique.