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légendes et traditions des cris

Toutefois, on finit par conclure à la mort de l’enfant-vampire.

Mais alors, lui, glacé de peur, se mit à parler pour la première fois. Il demanda grâce de la vie, promettant aux Cris que, s’ils la lui accordaient, ils seraient témoins d’une grande merveille qui tournerait à leur profit.

— Que faut-il donc que nous fassions de toi ? lui demandèrent les guerriers.

— Eh bien ! répondit l’enfant, construisez-moi un petit sarcophage en troncs d’arbres et déposez-m’y. Puis revenez au même lieu, dans trois ans, pour m’y chercher.

Cela parut sage aux Cris, qui exécutèrent cet ordre à la lettre. On bâtit à l’enfant une petite cache, dans laquelle on déposa quelques provisions, on l’y enferma vivant, et l’on s’éloigna.

Trois ans après, les Cris se ressouvinrent de l’enfant-hibou, et se dirent : « Allons visiter son tombeau. »

Mais au lieu d’un petit coffre monté sur quatre poteaux, ils trouvèrent une grande maison de bois, entourée d’une foule d’autres de moindres dimensions. Toutes ces maisons étaient habitées par une population blanche, dont ils ne comprenaient pas la langue.

C’était une factorerie commerciale.

Mais parmi ces étrangers à la face pâle, ils