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MÉMOIRE

imitation faite par des discours, dansoient au son de la flûte, et faisoient des gestes et des mouvemens qui n’avoient rien d’indécent. La jeunesse romaine imita ces danses, et y joignit quelques plaisanteries en vers, qu’ils se disoient les uns aux autres : ces vers n’avoient ni mesure ni cadence règlees. Cependant, cette nouveauté parut agréable ; à force de s’y exercer, l’usage s’en introduisit ; ceux d’entre les esclaves qu’on employoit à ce métier, furent appelés histrions, parce qu’un joueur de flûte s’appeloit hister en langue étrusque. Dans la suite, à ces vers sans mesure, on substitua les satires ; et ce poëme devint exact, par rapport à la mesure des vers ; mais il y régnoit toujours une plaisanterie li-

    tantes, haud indecoros motus, more Tusco, dabant. Imitari deinde eos juventus, simul inconditis, inter se jocularia fundentes, versibus cœpere ; nec absoni à voce motus erant… Quia hister Tusco verbo vocabantur, nomen histrionibus inditum, qui non sicut ante fescennino versu similem, incompositum temere ac rudem alternis jaciebant ; sed impletas modis satiras, descripto jam ad tibicinem cantu, moluque congruenti peragebant. Livius post aliquot annos, qui ab satiris ausus est primus argumento fabulam serere, idem scilicet, id quod omnes tum erant, suorum carminum actor, dicitur, etc. T. Liv. I. VII. cap. II. Decad. I. Je me propose d’éclaircir, ou du moins de discuter la suite de ce passage, dans un mémoire sur la déclamation notée et l’action partagée.