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MÉMOIRE

me parmi les histrions des comédiens Capables de les représenter. On continua d’imiter les Grecs ; on traduisit leurs pièces ; et l’usage de ces poëmes, faits sur les règles de l’art et sur de bons modèles, fit négliger les satires : cependant la jeunesse de Rome n’y voulut pas renoncer, et se réserva le plaisir de les jouer, en abandonnant aux comédiens de profession le vrai genre dramatique. On inséroit ordinairement les satires dans les atellanes, qui étoient des pièces à peu près du même goût, quant au comique bas et licencieux, mais qui conservoient en total le genre dramatique, par la composition du sujet. Les atellanes tiroient leur nom de la ville d’Atella, dans la Campanie, d’où elles avoient passé à Rome. Les atellanes et les satires étoient aussi appelées exodia, à cause de l’usage où l’on étoit de les jouer à la suite d’autres pièces.

Les Romains portèrent dans la suite leurs jeux au dernier degré de magnificence, et devinrent si passionnés pour tous les spectacles, que les généraux et les empereurs ne croyoient pas avoir de moyen plus sur de plaire au peuple, que de faire construire des théâtres, et donner des jeux. C’est un reproche que Juvénal fait aux Romains : « Ce peuple[1], dit-il, qui créoit autrefois les con-

  1. · · · · · · · · · · Nam qui dabat olim
    Imperium, fasces, legiones, omnia, nunc se