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LE BANQUET

exercice, particulièrement périlleux, de la même danseuse donne lieu à une dissertation sur le courage ; puis les évolutions du danseur, à une autre dissertation sur les avantages de l’exercice en général et de la danse en particulier. Là-dessus, le bouffon Philippe se met lui-même à danser ; il se donne tant de mouvement et les convives rient si fort, qu’en fin de compte tout le monde a grand soif, ce qui détourne l’entretien sur le vin, sur ses effets et sur la façon dont on en doit user (ch. 2). Au spectacle s’ajoute maintenant le chant : tout cela réuni, observe alors Charmide, endort les peines et éveille Aphrodite. Occupons-nous plutôt, réplique Socrate, à nous entretenir en discours, et qui soient aussi agréables qu’utiles. Chacun des convives dira donc de quoi il estime pouvoir être fier, et, l’un après l’autre, ils indiquent ainsi sur quel thème ils parleront ; ce dont se flatte Socrate en particulier, c’est d’être un excellent entremetteur (ch. 3). Ainsi, à tour de rôle, ils prononceront l’éloge de leur talent ou de leurs avantages personnels : ce qui donne lieu à des dissertations épisodiques, par exemple sur l’oignon et l’ail à propos des poèmes d’Homère, ou, à propos de la beauté d’un des convives, Critobule, sur la ressemblance de Socrate avec les Silènes des drames satyriques (4, 19). Avec l’éloge par Socrate de la profession d’entremetteur, et même de celle de souteneur, attribuée par lui à Antisthène, le programme des discours est épuisé (ch. 4). On y revient néanmoins, mais cette fois sous la forme d’une controverse entre Critobule et Socrate sur leur beauté respective ; ce qui ramène la comparaison de Socrate avec les Silènes (5, 7), accompagnée du portrait physique bien connu (ch. 5). Un point de sémantique est à ce moment envisagé et discuté. On en oublie le divertissement ; d’où colère du Syracusain, qui en rend Socrate responsable et lui jette à la face quelques-unes des plaisanteries qu’on trouve dans les Nuées d’Aristophane (ch. 6). Sur ce, tout le monde crie à la fois ; Socrate, lui, veut que l’on chante en chœur ; ce qui ne l’empêche pas de commencer par chanter tout seul. Puis, de nouveau, il se remet à bavarder à tort et à travers, et il finit par réclamer des tableaux vivants (ch. 7). Pendant que l’imprésario s’occupe de les préparer, Socrate, excité, dit-il (8, 24), par le vin, entame un grand discours sur l’Amour, où il est question, entre autres choses, de l’Aphrodite Uranienne et de l’Aphro-