Aller au contenu

Page:Platon - Sophiste ; Politique ; Philèbe ; Timée ; Critias (trad. Chambry), 1992.djvu/307

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

TE|c}}

Je dis donc que, quand l’harmonie se dissout dans nous autres animaux, il y a du même coup dissolution de la nature et génération de douleurs à ce moment même.

PROTARQUE

Ce que tu dis est très vraisemblable.

SOCRATE

Qu’ensuite, lorsque l’harmonie se rétablit et revient à son état naturel, il faut dire que le plaisir naît alors, si je puis trancher si brièvement et si vite une matière si importante.

PROTARQUE

Je pense que tu as raison, Socrate ; mais essayons d’exprimer la même chose d’une manière plus claire encore.

SOCRATE

Il est très facile, je crois, de comprendre ce qui est banal et connu de tous ?

PROTARQUE

Qu’entends-tu par là ?

SOCRATE

La faim, par exemple, est bien une dissolution et une douleur ?

PROTARQUE

Oui.

SOCRATE

Au contraire, le manger, qui produit la réplétion, est un plaisir ?

PROTARQUE

Oui.

SOCRATE

De même la soif est une destruction et une douleur et, au contraire, l’action de l’humide remplissant ce qui a été desséché est un plaisir. De même la désagrégation et la dissolution contre nature que la chaleur produit en nous, sont une douleur, mais le retour à l’état naturel et le rafraîchissement sont un plaisir[1] ?

PROTARQUE

Certainement.

{{Personna

  1. Cf. Timée, 64 c-d : « Une impression contre nature et violente qui se produit tout d’un coup est douloureuse, tandis que le retour d’un seul coup à l’état naturel est agréable. »