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Oui, d’en être rempli, ce me semble.
Ainsi, quand l’un d’entre nous est vide, il désire, à ce qu’il paraît, le contraire de ce qu’il éprouve, puisque, étant vide, il désire être rempli.
C’est parfaitement clair.
Mais voyons. Quand un homme est vide pour la première fois, est-il possible qu’il arrive à saisir, soit par la sensation, soit par le souvenir, une réplétion qu’il n’éprouve pas dans le moment présent et qu’il n’a jamais éprouvée dans le passé ?
Et comment le pourrait-il ?
Cependant celui qui désire, désire quelque chose, disons-nous.
Sans contredit.
Ce n’est donc pas ce qu’il éprouve qu’il désire ; car il a soif, et la soif est un vide, et il désire être rempli.
Oui.
Alors il y a quelque chose chez celui qui a soif qui peut d’une manière ou d’une autre avoir l’idée de la réplétion.
Nécessairement.
Or le corps ne le peut pas, puisqu’il est vide.
Oui.
Il reste donc que ce soit l’âme qui ait l’idée de la réplétion, par la mémoire, évidemment ; car par quelle autre voie le pourrait-elle ?
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