Page:Pline le Jeune - Panégyrique de Trajan, trad. Burnouf, FR+LA, 1845.djvu/182

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Il est évident qu’ici c’est de insuper que ultro est synonyme. Nous avons dû préférer cet adverbe à ultra qui du reste est dans nos trois mss., si ce n’est que le n° 7840 a un o au-dessus de l’a, et, à ce qu’il parait, de la même main. L’éd. de S. G. a ultra.

VII. 4. Non, ut prias alius atque alius, in gratiam uxoris. Allusion à l’adoption de Tibère par Auguste et de Néron par Claude. La nég. non est dans le ms. 7840 : elle manque dans les deux autres.

5. Intra domum tuam quœras. Tacite , Hist. I, 15, prête à peu près le même langage à Galba lorsqu’il adopte Pison : Augustus in domo successorem quæsivit, ego in republica. Les deux morceaux ne seront pas comparés sans quelque intérêt.

6. Necessario herede. On nomme, en droit romain, héritiers siens et nécessaires les descendants que le père de famille a sous sa puissance immédiate à l’époque de sa mort, qui modo in potestate monentis fuerint, par opposition aux héritiers qui ne seraient pas sous cette puissance, et que l’on nomme externes, extranei. L’héritier de la première espèce s’appelle suus, parce qu’il fait partie de la famille ; necessarius, parce que l’hérédité lui est acquise de plein droit, indépendamment de toute volonté, de tout consentement, et de toute autorisation. Voyez, pour plus de détails, Gaïus, Inst. Comment. III, § 1 sqq.; Instit. II, 19, de Hered. qualitate et differentia, § 2 ; enfin. M Ducaurroy, Institutes expliquées, § 664, 666, 821 sqq.

Superbum istud et regium, etc. Pline ne semble pas s’apercevoir qu’il diminue le mérite de Nerva, en taxant d’orgueil et de tyrannie tout choix qui ne serait pas tombé sur Trajan. Pour ne pas critiquer sévèrement cet abus de l’amplification, il faut se rappeler quelle idée préoccupait l’orateur. L’empire, qu’aucune loi ne déclarait héréditaire, tendait néanmoins à le devenir. Déjà six princes de la famille des Césars l’avaient possédé successivement, et plusieurs ne l’avaient reçu que par adoption. C’est encore par adoption que Trajan le tenait de Nerva, et ce dernier exemple était heureux. Pline désirait qu’il fit loi pour l’avenir, et c’est pour cela qu’il s’étend si longuement sur la nécessité d’un bon choix. Ceux qui re-