Page:Pline le Jeune - Panégyrique de Trajan, trad. Burnouf, FR+LA, 1845.djvu/183

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grettaient l’ancienne liberté comptaient principalement sur l’adoption pour leur donner des maîtres supportables. Tacite le montre bien dans le discours de Galba, déjà cité : Loco libertatis erit, quod eligi cœpimus.... Optimum quemque adoptio inveniet. Nam generari et nasci a principibus, fortuitum, nec ultra æstimatur : adoptandi judicium integrum ; et, si velis eligere, consensu monstratur.

VIII. 1. Nec judicia hominum. Deux de nos mss. ont judicio ; le n° 7840, judicia, parfaitement écrit. — Sed deorum etiam in consilium assumpsit. Itaque non tua in cubiculo. Tous ces mots sont omis dans le ms. 7805, qui semblerait être celui dont Schwartz a eu la collation, puisque ce critique dit : hæ voces omnes desunt codici ms. parisiensi. Le même savant préférerait tui, génitif du pron., à tua. Le ms. 7840 porte en effet tui, comme celui de Wolfenbüttel, que cite Schwartz. Tui paraît avoir quelque chose de plus précis et, pour ainsi dire, de plus personnel que tua. Schæfer voudrait, Itaque tui, non in cubiculo...., adoptio peracta est.

2. Utique qui adoptaret tam paruit, quam tu, etc. L’imparfait du subjonctif a paru offrir quelque difficulté ; aussi a-t-on proposé de lire qui adoptabat, ou quum adoptaret ; et notre ms. 7840 porte qui adoptavit. Ernesti est d’opinion que adoptaret peut se justifier par sa relation avec paruit. Sans penser, comme lui, que le premier de ces verbes dépende du second, je crois que Nerva, n’étant que le ministre des dieux, l’auteur peut très-bien le représenter, non comme prononçant l’adoption, auquel cas il faudrait dire qui adoptabat, mais comme chargé de la prononcer, ce qui paraît assez exprimé par qui adoptaret (celui qui avait mission d’adopter, qui devait adopter). Quoi qu’il en soit, cette leçon, si elle est exacte, a quelque chose d’insolite, et elle s’explique moins par les règles ordinaires de la syntaxe, que par le point de vue où se place l’orateur.

3. Allata erat ex Pannonia laurea. Cédrénus, compilateur du onzième siècle , dit que ces lauriers avaient été envoyés par Trajan. Mais, selon Eutrope, VIII, 2, et Aurélius Victor, Epitom. 13, ce général était à Cologne quand il devint empereur. Schwartz suppose que Trajan pouvait fort bien faire la guerre en Pannonie au moment de son adoption, et se trou-