Page:Pline le Jeune - Panégyrique de Trajan, trad. Burnouf, FR+LA, 1845.djvu/184

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ver à Cologne lorsque, à la mort de Nerva, il prit véritablement l’empire. Mais comment croire qu’avant son adoption, et n’étant que gouverneur de la basse Germanie, il commandât l’armée de Pannonie, qui devait avoir un général d’un rang égal au sien ? Au reste, Pline nous apprend ici un fait que Dion n’a pas mentionné (voyez ci-dessus, V, 7) ; c’est que Nerva saisit, pour monter au Capitole et y déclarer l’adoption de Trajan, l’occasion de ces lauriers, dont la dédicace devait amener au temple un grand concours de peuple.

Hanc…. in gremio Jovis collocarat. Ce n’est pas sans raison que j’ai traduit « sur les genoux de Jupiter. » Dion, LIV, 25, racontant un fait semblable, dit : ές τά τού Διός Υόνατα χατέθετο. C’est que la statue était assise. — Sur cet usage de déposer des lauriers dans le Capitole après une victoire, voyez la note de ma traduction de Tacite, Hist. 111, 77.

5. Nuper post adoptionem. Après l’adoption de Pison par Galba. Voy. Tac., Hist. I, 19 sqq.

6. Consors tribunitiœ potestatis. Tacite, Ann. III, 56, dit qu’Auguste avait fait de la puissance tribunitienne un des attributs du rang suprême, parce que, sans prendre le titre de roi ni celui de dictateur, il en voulait un cependant par lequel il dominât tous les autres pouvoirs. Sur l’étendue et les prérogatives de cette puissance, voyez Notes sur Tac. Ann. I, 2, t. I, p. 390.

In alterum filium contulit. Vespasien avait deux fils, Titus et Domitien : il associa le premier au pouvoir de la centre, à la puissance tribunitienne, au consulat, où il le prit sept fois pour collègue. Voyez Suétone, Tit. 6.

IX. 1. Non solum successor imperii, sed particeps etiam sociusque placuisti. On comprendra mieux la valeur de cet éloge en le rapprochant du langage que tient la reine Elisabeth à l’ambassadeur de Marie Stuart (Révolut. d’Angl. du P. d’Orléans) : « Savoir qui me succédera, c’est au Seigneur à y pourvoir ; savoir qui a droit de me succéder, c’est ce que je n’ai pas encore eu la curiosité d’examiner… C’est une erreur de s’imaginer que, si la reine votre maîtresse était déclarée mon héritière, nous en vécussions plus en paix…. Je ne voudrais pas bien répondre que j’aimasse mon