Page:Pline le Jeune - Panégyrique de Trajan, trad. Burnouf, FR+LA, 1845.djvu/190

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gymnase, qui avaient remplacé les mâles exercices du Champ de Mars, et qui, au lieu de fortifier les corps, ne faisaient qu’efféminer les âmes.

XIV. 1. Parthica lauro. La date des avantages que Trajan le père, si bien secondé par son fils, remporta sur les Parthes, et qui lui valurent les ornements du triomphe, serait tout à fait inconnue, sans une médaille d’Antioche, expliquée par l’abbé Belley (Mém. de l’Académie des Inscr., t. XXX, p. 271). Ce savant établit, d’après cette médaille, que Trajan le père était gouverneur de Syrie dans les années 75 et 76 de notre ère, sous le règne de Vespasien. Il remarque de plus qu’à cette époque Vologèse menaça les provinces romaines d’une invasion et marcha vers l’Euphrate, qui bornait à l’orient le gouvernement de Syrie. Trajan le fils pouvait avoir alors vingt et un ans (puer admodum), et il était tribun, comme l’étaient tous les jeunes nobles qui faisaient leurs premières armes (cf. Tac. Agr. 5, et la note, t. VI, p. 374). Nous pouvons conclure de notre texte que son père lui donna un commandement dans l’expédition qu’il fit contre les Parthes ; et Aurél. Vict. Epit. 9, nous apprend que la terreur seule des armes romaines força Vologèse à faire la paix ; rex Parthorum Vologesus metu solo in pacem coactus est. Cette dernière circonstance explique parfaitement les expressions qui vont suivre : quum ferociam superbiamque Parthorum, ex proximo auditus, magno terrore cohiberes. Elle justifie aussi les éclaircissements que nous allons donner dans la note suivante.

Nomenque Germanici jam tum mererere. A défaut de tout autre renseignement, ces mots suffisent pour nous apprendre que Trajan, fort jeune encore, après avoir contribué aux succès de son père contre les Parthes, passa aux légions de Germanie, où il se distingua pareillement. Jam tum veut dire que, dès cette même époque, dès l’époque où il venait de s’illustrer en Orient, il acquit sur le Rhin des titres à ce surnom de Germanique, que Nerva, bien longtemps après, lui envoya de Rome. L’idée principale est donc que Trajan, dès sa première jeunesse, remplit également de sa gloire l’Orient et l’Occident. Le reste de la période n’est que le développement de cette idée, qui est présentée sous une autre face dans le membre suivant : quum ferociam superbiamque Partho-