Page:Pline le Jeune - Panégyrique de Trajan, trad. Burnouf, FR+LA, 1845.djvu/191

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rum… cohiberes, Rhenumeque et Euphratem admirationis tuæ societate conjungeres ; et qui enfin est résumée et exprimée en termes plus généraux dans le dernier membre : quum orbem terrarum non pedibus magis quam laudibus peragrares. La ponctuation que j’ai adoptée, et la traduction très-littérale que je donne en regard du texte, ne laissent, je pense, aucune obscurité. Il n’y a point tautologie dans ferociam Parthorum, si rapproché de parthica lauro, il n’y a que développement oratoire. Mais que font les Parthes, demande Gesner, pour le surnom de Germanique ? Rien, assurément ; car ce n’est pas chez eux, c’est en Germanie que le jeune Trajan acquiert des droits à recevoir un jour ce surnom. Je ne m’arrêterai pas plus longtemps à réfuter Schwartz et Gesner, qui, en dépit de tous les mss. et de toutes les anciennes édd., remplacent Parthorum par barbarorum, mot qu’ils appliquent aux Germains, détruisant ainsi l’unité de la période et le balancement des différents membres. Le devoir de la critique est d’expliquer les textes, quand cela est possible, et non de les changer.

Admirationis tuæ societate. Telle est la leçon de nos trois mss. et de tous ceux de Schwartz, excepté un seul. Ce critique a cependant préféré admir. tuæ fama, qui est en effet dans l’édition de S. G. et dans d’autres également anciennes. Societate va beaucoup mieux au sens de toute la phrase. Quant à tuæ, il faut le prendre passivement : l’admiration qu’on avait pour vous.

2. Germaniam quidem… muniunt dirimuntque. Il est facile de voir que, dans ce chapitre, Pline passe rapidement en revue toute la vie militaire de Trajan jusqu’à son avénement à l’empire. Il vient de nous le montrer faisant, comme tribun, l’apprentissage de la guerre en Orient et sur le Rhin. Il nous transporte maintenant à l’époque où, après avoir été consul en 91, Trajan fut rappelé de l’Espagne, où il se trouvait (sans doute comme lieutenant du prince), et fut envoyé avec ses légions pour commander en Germanie. Les mss. offrent ici quelque altération : tous portent Germaniamque. Schwartz, observant que que et quidem, écrits en abrégé, sont très-faciles à confondre, a lu Germaniam quidem, et cette correction est maintenant adoptée. J. de la Baune pense qu’il faudrait lire Hispaniam Germaniamque, et Lallemand a reçu