Page:Pline le Jeune - Panégyrique de Trajan, trad. Burnouf, FR+LA, 1845.djvu/198

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maine consiste à se servir d’hommes, au lieu de chevaux, pour se faire porter. Du reste, l’usage d’une litière n’annonçait pas plus d’orgueil que celui d’un char, attelé surtout de quatre chevaux blancs : mais la valeur d’une pensée dépend souvent de la forme qu’on lui donne ; et rien n’autorise à supposer, avec Gruter et Schwartz, que les mots quod arrogantius erat soient une glose.

XXIII. 1. Tantum non. Cette locution répond au grec μόνον ού et ὂσον ού, au français presque. On trouvera peut-être un peu familière l’expression peu s’en faut, dont je me suis servi dans la traduction : Racine l’a ennoblie dans ces beaux vers de Phèdre, act. III, sc. 1 :

Avec quels eux cruels sa rigueur obstinée
Vous laissait à ses pieds, peu s’en faut, prosternée !

4. Qui te primi… salutaverant imperatorem. En croyant saluer Jupiter Imperator. Cf. V, 4, et la note.

XXIV. 2. Non tu civium amplexus ad pedes tuos deprimis. Dion, LIX, 27, remarque que l’empereur Caïus (Caligula) n’embrassait guère que les danseurs et les histrions. Quant aux sénateurs, il leur donnait sa main ou son pied à baiser. Cf. Sénèque, de Benef. II, 12.

5. Usum pedum amiserant. Domitien, selon Suét. 19, n’allait presque jamais à pied dans la ville. Même à l’armée ; il se faisait porter en litière, et rarement on le vit à cheval.

XXV. 1. Quæ quidem reverentius, etc. On peut rapprocher de ce passage quelques phrases de Bossuet, au commencement de l’Or. fun. du prince de Condé.

2. Congiarium. Ce mot désigne les largesses faites au peuple. Il vient de congius, mesure qui servait aux anciennes distributions d’huile et de vin ; quand on y eut substitué les dons en argent, le même terme continua d’être employé. Donativum était le mot consacre pour exprimer les gratifications accordées aux soldats.

Quibus magis negari potest. Il était plus facile de faire