Page:Pline le Jeune - Panégyrique de Trajan, trad. Burnouf, FR+LA, 1845.djvu/210

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a imprimé detinuissent ; mais il déclare en noie qu’il préfère retinuissent.

Nec auferas quidquam. Cette leçon est celle du ms. 7840. Comme Schwartz l’avait déjà vue dans celui de Wolfenbüttel, et qu’il la trouve bonne, je l’ai admise, au lieu de et nihil auferas. À la suite de ces derniers mots, le n° 7805 porte, ut si nihil largiaris et auferas omnia supersint. Schwartz, qui note cette addition, écrit… et auferas omnia, supersint omnia : c’est une erreur, si son cod. paris, est le nôtre ; omnia ne s’y trouve qu’une fois. Il est probable au reste que l’incise ajoutée est une glose : elle rendrait la période lente et ennuyeuse à force de symétrie. Le n° 7840 n’en offre pas la moindre trace, non plus que le n° 8556. Celui-ci manque même d’une négation indispensable : il porte, tibi cum tam multa largiaris et auferas omnia supersint.

XLII. 1. Voconiæ et Juliœ leges. La loi des Douze Tables appelait à la succession du père tous les enfants et petits-enfants qui étaient en sa puissance, et cela sans distinction de sexe (Instit. III, 1, § 1). Mais on trouva que cette loi, ne restreignant pas assez les richesses des femmes, laissait une porte ouverte au luxe, qui est inséparable de ces richesses. En l’an 584, le tribun T. Voconius en lit rendre une autre, qui ôtait le droit d’hérédité, soit testamentaire, soit ab intestat, aux filles de tout citoyen possédant une certaine fortune, que Gaïus, Instit. II, § 274, fixe à cent mille sesterces. Un père pouvait seulement laisser à sa fille des legs d’une quotité déterminée. Comme cette rigueur du droit était contraire aux sentiments naturels, on l’éludait par le moyen des fidéicommis, sans parler des autres contraventions que sans doute on ne manquait pas de se permettre. C’était une riche matière pour les délateurs, intéressés par des récompenses à faire rentrer au fisc ou au trésor les legs illicites et les héritages caducs. Le liv. 27 de l’Esprit des Lois de Montesquieu fait parfaitement comprendre cette loi Voconia. Elle fut adoucie, dans quelques-unes de ses dispositions, par la loi Papia Poppéa, dont nous avons parlé plus haut, et qui elle-même était destinée à compléter la loi Julia, de Maritandis ordinibus. Pline parle de ces lois au pluriel, à cause du grand nombre de titres dont elles étaient composées.