Page:Pline le Jeune - Panégyrique de Trajan, trad. Burnouf, FR+LA, 1845.djvu/220

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

commutata : en voyant ces grands édifices achevés en si peu de temps, on dirait que le terrain qu’ils occupent, ou les bâtiments qu’ils ont remplacés, n’ont fait que subir un changement de forme, une rapide métamorphose. Comparez ci-dessus, p. 161, n° 5.

Hinc immensum, etc. Schæfer, hic. J’ai suivi Schwartz et les mss. 7840 et 8556.

4. Proprius spectandi Cæsaris suggestus. Telle est la leçon des mss., et rien n’autorisait Schwartz à substituer spectanti Cæsari, à spectandi Cæsaris. Il ne faut cependant pas entendre, comme Gesner, in quo Cæsar spectandus proponeretur : il ne s’agit nullement de cela. Spectandi est un gérondif génitif, qui détermine suggestus. Ces deux mots doivent être réunis par la pensée en une sorte de composé, analogue aux composés allemandsde même signification, Schaustuhl et Schauzimmer. Spectandi-suggestus forme ainsi une expression complexe, qui signifie tribune pour regarder, loge, et qui est déterminée par Cæsaris (loge de César). Rien n’est mieux constaté que cet emploi simultané du gérondif en di et d’un autre génitif. Sanctius, Minerve, III, 8, l’explique d’une manière peu satisfaisante, mais il en cite un grand nombre d’exemples. Je ne lui emprunterai que le suivant, tiré de Cicéron, de Invent. II, 2 : Ex majore enim copia nobis, quam illi, fuit exemplorum eligendi potestas ; où eligendi-potestas forme une idée unique, de laquelle dépend l’autre génitif, comme si l’on disait optio exemplorum, et en français : « nous avons le choix (le pouvoir de choisir) parmi de plus nombreux exemples. » Ii n’y a donc rien à changer au texte de Pline, et la correction que propose Schæfer, proprius spectandi Cæsari suggestus, n’est pas plus nécessaire que celle de Schwartz. Je ne dois pas laisser ignorer que M. Imbimbo, qui explique fort bien spectandi suggestus, fait dépendre Cæsaris, non de ce terme synthétique, mais de proprius. Cette solution, fort plausible au premier coup d’œil, le serait encore davantage, si Cæsaris était placé immédiatement à côté de cet adjectif, et si l’autre explication, fondée sur une analogie générale, et rendant compte de toutes les constructions semblables, ne devait par là même être préférée.

Cubiculum principis. Cette tribune de l’empereur était