Page:Pline le Jeune - Panégyrique de Trajan, trad. Burnouf, FR+LA, 1845.djvu/228

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l’éclat du rang suprême, tandis que le consul a besoin de faire respecter des citoyens et du prince la dignité de sa charge. Mais quand le prince et le consul sont un seul et même homme, que devient l’ingénieuse distinction du panégyriste ?

LX. 1. Proximo anno. Le troisième consulat que refusa Trajan devait tomber sous l’an 99 de notre ère : il lui fut donc offert en 98, pendant qu’il était encore absent ; et il n’espérait pas être revenu à Rome pour en prendre possession aux calendes de janvier 99. L’époque précise de son retour est inconnue ; mais ce chapitre prouve que son absence fut assez prolongée.

Jam urbi… redditus. Ces mots ne se rapportent pas au temps où l’orateur prononce dans le sénat l’éloge de Trajan : ils se rapportent à celui où, pendant l’année 99, le sénat pressait de nouveau Trajan d’accepter enfin ce troisième consulat qu’il avait refusé l’année précédente (proximo anno). Car toutes les prières, tous les conseils que Pline adresse ici au prince sont une fiction oratoire. C’est le résumé de ce que l’on pouvait dire pour vaincre sa modestie. Cette observation s’applique également au chapitre 59 tout entier.

2. Adi. Juste-Lipse et J.-A. Ernesti préféreraient audi. Adi n’est en effet qu’une répétition d’adscende ; et de plus il n’est ni dans les mss. de Schwartz, ni dans les nôtres, ni dans l’éd. de S. G. Tous portent unanimement adire, et Ernesti suppose que ce mot pourrait bien être un impératif passif. Il aurait pu citer, à l’appui de son hypothèse, quelques formes analogues, par ex. Cic. ad. Q. Fr. I, 2, § 15 : neque prœtores… adiri possent ; Tite-Live, XXXVII, 6 : aditus consul idem illud responsum retulit ; Sénèque, Herc. fur. 733 : aditur illo Gnossius Minos foro. Je choisis à dessein des phrases où il s’agit de magistrats et de tribunal. Peut-être faudra-t-il finir par rendre au texte de Pline l’adire des mss.

5. Singularibus viris. Schwartz examine longuement quels pouvaient être ces hommes éminents auxquels Trajan donne des troisièmes consulats. Il s’arrête à croire que c’étaient M. Julius Fronto pour janvier et février, Acutius Nerva pour mars et avril. À cette époque les consulats duraient ordinairement deux mois. Nous verrons, LXI, 6, que Trajan prolongea le