Page:Pline le Jeune - Panégyrique de Trajan, trad. Burnouf, FR+LA, 1845.djvu/230

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comme dans tout le morceau depuis le n° 6, un peu d’exagération oratoire.

LXII. 1. Omnium quidem… accepisse videantur. Voilà encore une pensée que Pline semble avoir empruntée, en la développant, à Cicéron, pro Marc. 1 : Est vero fortunatus ille, cujus ex salute non minor pæne ad omnes, quam ad illum ventura sit, lætitia pervenerit. Nous venons d’en remarquer une visiblement imitée du pro Ligario. Argument contre les sceptiques qui dénient à Cicéron deux de ses chefs-d’œuvre.

2. Publicis sumptibus minuendis. Cinq commissaires avaient été nommés sous Nerva pour réduire les dépenses publiques (Pline, Ep. II, 1). Dion, LXVIII, 2, parle aussi des nombreuses économies opérées par ce prince. Elles portaient principalement sur les sacrifices, sur les jeux du cirque et les autres spectacles.

7. Probatos senatui viros suspicit. Au lieu de suspicit, leçon reçue par J. Lipse, Gesner, Lallemand, Schæfer et beaucoup d’autres, Schwartz lit suscipit, qu’il explique par consilio, et opéra, et commendatione adjuvat ac tuetur. Je dois dire que suscipit est en effet dans nos trois mss. et dans l’éd. de S. G. La confusion est très-facile entre ces deux mots.

LXIII. 1. Comitiis tuis interfuisti. Ce chapitre et ceux qui suivent sont intéressants pour l’histoire des élections sous les empereurs. Tibère, comme dit Tacite, Ann. I, 15, avait transporté les comices, c.-à-d. l’élection des magistrats, du Champ de Mars au sénat. C’était le prince qui désignait les candidats ; c’était le sénat qui faisait les nominations. Pline, Ep. III, 20, IV, 25, VI, 19, nous fait en quelque sorte assister aux séances de cet ordre, et nous apprend avec quelle vivacité l’on s’y disputait des honneurs qui ne donnaient plus guère dans Rome qu’un vain éclat, mais qui assuraient aux titulaires des droits au gouvernement des provinces. Nous voyons ici qu’après l’élection faite au sénat on allait la confirmer au Champ de Mars : on y convoquait le peuple pour la forme, et là on accomplissait toutes les cérémonies usitées sous la république. C’est à ce simulacre de comices que Trajan