Page:Pline le Jeune - Panégyrique de Trajan, trad. Burnouf, FR+LA, 1845.djvu/231

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assiste en personne, pour s’y entendre proclamer consul devant le peuple, après avoir été élu par le sénat. Mais au moins il y assiste, ce que ne faisaient pas ses prédécesseurs ; et, si par là il ne rend pas la vie à des institutions qui ne peuvent plus renaître, il fait preuve de respect pour les anciennes coutumes. Cf. Tacite, l. c., et les notes, t. I, p. 413, et t. 1, p. 412.

5. Liberœ civitatis ne simulationem quidem serves. Dans la première édition, j’avais lu civitati, que j’essayais de justifier par la note suivante : « Les leçons civitati et civitatis sont également autorisées par les mss. Avec le datif, j’explique littéralement : « A l’égard d’une cité libre, « nous ne conserverez pas même une simple apparence, « une fiction, un faux semblant de ce qui devrait être ! » En ce sens, simulationem offre une idée complète, et n’a pas plus besoin d’être déterminé par un génitif, que la locution française garder ou sauver les apparences n’a besoin d’un complément. Si l’on préfère civitatis, avec Schwartz et Gesner, on expliquera : « Vous ne conserverez pas même les apparences d’une cité libre, l’image de l’ancienne liberté ! » Le lecteur choisira. » — Je suis convaincu aujourd’hui que civitatis est préférable, et j’ai traduit en ce sens.

LXIV. 3. Si sciens fefellisset. Cette leçon est défendue par Ernesti, adoptée par Lallemand et Schæfer ; et Schwartz prouve, par beaucoup d’exemples, que la formule ordinaire était si sciens fallo. Cependant Schwartz lui-même lit scienter, qui est en effet dans nos trois mss. et dans tous les autres. Si cet adverbe est de Pline, c’est, le seul exemple connu où il signifie sciemment : partout ailleurs il est synonyme de scite, perite, intelligenter. Je laisse à la critique le soin dejuger s’il devra, ou non, être rétabli dans le texte.

LXV. 1. Quas nemo principi scripsit. Les lois qui obligeaient les consuls à monter à la tribune en prenant possession de leur charge, et à jurer devant le peuple qu’ils useraient du pouvoir dans l’intérêt de l’état, n’avaient pas été faites pour les princes, puisqu’elles existaient du temps de la république. De plus, le décret d’investiture que le sénat rendait à l’avènement de chaque empereur (voy. not. sur Tacite, t. V,