Page:Pline le Jeune - Panégyrique de Trajan, trad. Burnouf, FR+LA, 1845.djvu/250

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vertu, dans un prince, en suppose d’autres, et combien elle avait été inconnue à la plupart des prédécesseurs de Trajan, on excusera l’orateur de s’être complu dans la peinture d’une si belle qualité. Le panégyriste n’est d’ailleurs qu’un historien fidèle, et quelques phrases de Dion, LXVIII, 7, et d’Eutrope, VIII, 4, confirment pleinement le témoignage de Pline.

LXXXVI. 2. Non ex ingerentibus, sed ex subtrahentibus legere. Plusieurs critiques ont déjà remarqué que peut-être se a été omis par un ancien copiste après ingerentibus, omission que le voisinage de sed rendait très-facile. Il est certain que ce pronom est réclamé par la logique.

3. Pro laboriosa ista statione et exercita. Le mot statione est une métaphore empruntée au langage militaire : le rang suprême est un poste d’où le prince, comme une sentinelle dévouée, veille aux intérêts de l’empire (cf. Tac., Dial, de Or., 17). Quant aux expressions laboriosa et exercita, elles paraissent tirées de cette phrase de Cicéron, pro Milone, 2 : Quid enim nobis duobus, judices, laboriosius ? Quid magis sollicitum, magis exercitum dici aut fingi potest ? Ce rapprochement a déjà frappé plusieurs critiques.

Prosecutus enim. Il y a ici ellipse ou omission du verbe es : à moins qu’on ne lise, comme dans l’éd. de Schæfer, Prosecutus enim nec temperasti tibi, en supprimant la virgule, et en prenant nec dans le sens de ne quidem.

Exeunti… amplexus osculum ferres. Amplexus est un participe, avec lequel il faut sous-entendre eum. Je n’en ferais pas la remarque, si Schwartz ne l’avait pris pour un nom au génitif : osculum amplexus ! Schæfer a justement relevé cette faute.

4. Precatusque maria. Ernesti croit que precatus maria n’offre pas un sens déterminé, et qu’il manque, par exemple, pacata ou tranquilla. Sans doute ces épithètes ne gâteraient rien ; mais pourquoi ne dirait-on pas absolument precari maria, comme on dit precari deos (Cic. de Nat. deor., I, 44) ? La mer, pour les anciens, était une divinité, à laquelle on offrait des prières, des libations et des sacrifices.

5. Desiderare principem desiderantem. Le dernier mot était omis dans la plupart des édd. Schwartz l’a rétabli d’après