Page:Pline le Jeune - Panégyrique de Trajan, trad. Burnouf, FR+LA, 1845.djvu/9

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en 1724 (un vol. in-f°). Il l’avait composée, dit-il, avant de connaître celle de Sacy ; mais il la corrigea depuis, et il avoue qu’il a beaucoup profité de cette dernière. Le comte Coardi, écrivant dans une langue qui n’était pas la sienne, a néanmoins des phrases assez heureuses, et quelquefois il a été plus fidèle au sens que l’académicien français. Sa version est accompagnée d’un long commentaire, où l’on trouve peu de choses qui servent à l’intelligence du texte, mais beaucoup de passages des anciens et des modernes, qui n’y ont souvent qu’un rapport très-peu sensible. Ce qu’il y a de plus remarquable dans ce travail, ce sont les violentes et absurdes invectives contre Tacite dont il est rempli. A en croire le commentateur, Tacite est le conseiller de tous les vices, le détracteur de toutes les vertus, le flatteur de tous les tyrans ; et, autant les mœurs de Domitien sont éloignées de celles de Trajan, autant la morale de Tacite diffère de la morale de Pline.

La traduction que de Sacy a donnée des Lettres de Pline, jouit, depuis plus d’un siècle, d’une réputation qu’elle doit surtout au naturel, à l’élégance et à la facilité du style. La version du Panégyrique est loin de mériter les mêmes éloges. Beaucoup plus inexacte que celle des Lettres, elle est écrite d’un style lourd, diffus et languissant. Les formes oratoires convenaient moins au talent du traducteur que le genre épistolaire, plus simple, moins périodique, et plus libre dans sa marche. M. Jules Pierrot a donné en 1829 une édition, revue et corrigée, de cette traduction. Il a effacé beaucoup de contresens, et rendu plus heureusement un grand nom-