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XCVIII
FRAGMENTS D’AMMONIUS.

ment être en rapport avec quelque lieu, puisqu’il a été démontré qu’elle ne saurait être renfermée dans un lieu. Lors donc qu’un intelligible est en rapport avec un lieu, ou avec une chose qui se trouve dans un lieu, nous disons, d’une manière figurée, que cet intelligible est dans ce lieu, parce qu’il y tend par son activité ; et nous prenons le lieu pour l’inclination ou pour l’activité qui l’y porte. Quand il faudrait dire : C’est là que l’âme agit ; nous disons : Elle est là[1]. » (Némésius, De la Nature de l’homme, chap. III ; p. 67-71 de la trad. de M. Thibault.)





TRAITÉ DU BIEN
PAR
NUMÉNIUS
FRAGMENTS CONSERVÉS PAR EUSÈBE[2].




De la méthode historique.

Il faut que celui qui traite cette question [du Bien], après avoir invoqué à l’appui de sa doctrine le témoignage de Platon, remonte plus haut et se rattache aux principes de Pythagore[3] ; il faut

  1. Voy. l’extrait de Plotin, p. 360.
  2. Dans la Vie de Plotin (§ 17, p. 17), Porphyre dit que les Grecs prétendaient que Plotin avait emprunté à Numénius les idées fondamentales de son système. Il ajoute qu’Amélius avait, pour réfuter cette injuste accusation, composé un livre intitulé : De la différence entre les dogmes de Plotin et ceux de Numénius. Cet écrit est perdu aujourd’hui. Mais on trouve dans Eusèbe (Préparation évangélique, IX, 7 ; XI, 10, 18, 22 ; XV, 17) plusieurs fragments très importants du traité Du Bien par Numénius, et il suffit de les lire pour reconnaître quelle distance il y avait entre le système de Plotin et celui de Numénius. Nous donnons ici tout ce qu’il y a d’intéressant dans les fragments cités par Eusèbe. On peut consulter à leur sujet M. Ravaisson, Essai sur la Métaphysique d’Aristote, t. II, p. 368-369 ; et M. Vacherot, Histoire de l’École d’Alexandrie, t. I, p. 319-328.
  3. Numénius estimait beaucoup la doctrine de Pythagore. Eusèbe l’appelle toujours Numénius le pythagoricien.