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Page:Plotin - Ennéades, t. III.djvu/709

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SAINT BASILE.

Si l’Âme entre en commerce avec l’Esprit-Saint, ce n’est pas en s’approchant de lui d’une manière locale : comment en effet pourrait-elle s’approcher corporellement de ce qui est incorporel (1) ? c’est en se séparant des passions qui sont nées en elle par suite de son inclination pour la chair et qui lai ont fait perdre l’intimité de Dieu (2). Se purifier de la turpitude des souillures que le vice lui a imprimées, recouvrer sa beauté naturelle, et rendre sa forme première à une royale image en lui rendant sa pureté (3), c’est la seule voie ouverte à l’âme pour s’approcher du Paraclet (4). Celui-ci, comme le soleil, si ton œil est purifié (5), te fera voir en lui l’image de


PLOTIN.

sont capables de s’approcher de lui et qu’elles s’approchent de lui dans la mesure où elles en sont capables. (Enn. VI, liv.  V, § 3 ; t. III, p. 344.)

(1) Comme l’Être universel n’est ni voisin d’un lieu, ni éloigné d’un autre, il est nécessairement présent tout entier dès qu’il est présent ; par suite, il est présent tout entier à chacune de ces choses dont il n’est ni voisin ni éloigné ; il est présent aux choses qui peuvent le recevoir. (Enn. VI, liv.  V, § 2 ; t. III, p. 310.)

(2) Platon recommande de séparer l’âme du corps ; il ne parle pas d’une séparation locale, que la nature seule établit ; il veut que l’âme n’incline pas vers le corps, ne s’abandonne pas aux fantômes de l’imagination et ne devienne pas ainsi étrangère à la raison. (Enn. V, liv.  I, § 10 ; t. III, p. 23.)

(3) L’âme, affranchie des passions qu’engendre son commerce avec le corps quand elle se livre trop à lui, délivrée des impressions extérieures, purifiée des souillures qu’elle contracte par son alliance avec le corps, enfin réduite à elle-même, dépose cette laideur qui ne lui vient que d’une nature étrangère à la sienne. (Enn. I, liv.  VI, § 5 ; t. I, p. 107.)

(4) Pour s’élever à la contemplation de l’Âme universelle, l’âme doit en être digne par sa noblesse, être affranchie de l’erreur et s’être dérobée aux objets qui fascinent les regards des âmes vulgaires, etc. (Enn. V, liv.  I, § 2 ; t. III, p. 5.)

(5) Si tu essaies d’attacher sur la Beauté suprême un œil souillé par le vice, impur et dépourvu d’énergie, ne pouvant supporter l’éclat d’un objet aussi brillant, cet œil ne verra rien, quand même on lui montrerait un objet naturellement facile à contempler. Il faut