Page:Poincaré - Au service de la France, neuf années de souvenirs, Tome 5, 1929.djvu/557

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frais de représentation de la présidence étant payables d’avance et par trimestre, le ministère des Finances a porté, comme à l’ordinaire et, d’ailleurs, à mon insu, un trimestre de plus que les six douzièmes au chapitre de ces frais. Il en a toujours été ainsi, chaque fois que des douzièmes ont été votés, mais il va sans dire que le trimestre inscrit par avance ne constitue jamais une augmentation et qu’il est ensuite déduit du montant annuel du chapitre. Bonne ou mauvaise, cette pratique n’a pas cessé d’être suivie depuis 1875 et elle a même donné lieu, il y a quelques années, à un échange d’observations au Sénat entre M. De-lahaye et M. André Lefèvre, sous-secrétaire d’État aux Finances.

« À la dernière session, les Chambres ont voté les douzièmes sans présenter aucune objection contre le tableau qui était annexé au projet, mais, ayant remarqué, après coup, les chiffres proposés pour les frais de représentation, je me suis renseigné auprès de M. Ribot et, malgré les explications qu’il m’a données et que je viens de vous rappeler, je lui ai demandé de rompre avec un usage qui, à mon avis, ne se justifie guère et de n’inscrire dans le décret de répartition que le montant exact des six douzièmes, et c’est ce qui a été fait.

« Ainsi, non seulement personne n’a eu l’abominable intention que vous m’avez attribuée, mais j’ai moi-même, spontanément, fait cesser une pratique qui pouvait donner lieu à malentendu.

« Je demeure stupéfait de la facilité avec laquelle vous accueillez les bruits les plus absurdes, lorsqu’ils font écho à vos préventions. Ce que vous