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Page:Poirson - Mon Féminisme, 1904.pdf/16

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MON FÉMINISME

de très loin, à l’influence de ses sœurs à l’esprit cultivé : j’ai nommé les immortelles Grecques Sapho, Lais, Aspasie, etc., qui eurent une valeur intellectuelle leur permettant de marcher de pair avec les plus grands hommes de leur temps.

Pourquoi ?

Parce que, alors que leurs contemporaines, tenues dans une servilité ignorante, vivaient dans le gynécée dédaignées et en recluses, ces femmes recevaient une éducation et une instruction remarquablement viriles. Les hétaïres ou les « amies pour les voluptés de l’âme[1] » (il ne faut pas plus les confondre avec les Hiérodules du temple de Corinthe qu’avec les courtisanes d’aujourd’hui) étaient, en vue de leur avenir, élevées et éduquées avec un soin minutieux ; on les parait de tout le charme et de toutes les séductions que peut conférer une éducation d’art, et de quel art… l’Art grec !

  1. Démosthène, Plaidoyer d’Apollodore