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Page:Potvin - Sous le signe du quartz, 1940.djvu/257

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neur ; mais l’or est où il se trouve… Les meilleures découvertes n’ont pas été faites par des prospecteurs de métier, mais par des amateurs qui souvent maniaient le pic pour la première fois… À ce moment, il se glorifie de son flair. Il sourit sous le givre qui recouvre ses lèvres… D’autres souvenirs affluent sous sa tête enfiévrée… De l’or !… Mais neuf fois sur dix, c’est le hasard qui enrichit le prospecteur. Tiens !… au Yukon, lors de la ruée de 1898, un mineur, en cherchant à dérouiller sa cuiller avec du sable, découvrit un filon précieux de quartz aurifère… Un autre dut une immense fortune à son chien qui, occupé à poursuivre un rat, mit à jour des pépites d’or… C’est pas plus difficile que ça !… Avec l’or de l’Île Siscoe, celui des rives du lac, de la presqu’île… organisons des compagnies pour l’exploiter !… Ah ! me voilà gérant de ma mine !… Oui, elles en auront de l’or, l’épouse aux boucles brunes, les fillettes aux boucles blondes… Succès, succès partout !… Me voilà classé parmi les pionniers de l’industrie minière du Nord-Ouest de Québec avec les James J. Sullivan, les John Beattie, les Edmund Horne… Gloire, honneur, argent, or !…

Argent !… Or !… banknote ! Il y a l’homme qui court après tout cela ; il y a celui qui attend tout cela dans son lit… Et, cela vient souvent. Mais il y a l’homme, il y a tous les hommes