Page:Poulverel - De l’air au point de vue hygiénique et thérapeuthique.djvu/19

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de vapeur d’eau, l’évaporation cutanée et la transpiration pulmonaire diminuent dans des proportions notables, que l’eau se charge en outre de principes miasmatiques et que condensée et abandonnée à elle-même, elle se putréfie rapidement. Péclet et Dumas ont observé que souvent l’air enlevé par les ventilateurs dans des amphithéâtres de cours, des salles de théâtre, dans des salles d’assemblée nombreuse, exhale une odeur fétide. Il résulte de plus, d’expériences dues au professeur Gavarret que l’air vicié et impropre à la respiration, et peut amener des accidents graves, non pas à cause de l’excès d’acide carbonique qu’il contient, mais qui sont le résultat de la décomposition de matières animales particulières qui s’émanent de la surface, du corps des animaux. Généralement odorantes et souvent caractéristiques, ces matières sont celles qui servent si bien au chien et aux carnassiers à reconnaître la piste de l’homme et des herbivores. Gavarret a vu périr des animaux dans une atmosphère non renouvelée, mais à laquelle on restituait l’oxygène à mesure qu’il disparaissait, en même temps que l’on absorbait l’acide carbonique à mesure qu’il se formait, preuve évidente de l’influence singulièrement active des causes de viciation, indépendante de la désoxygénation. Mais, tout en faisant la part de cette source particulière d’altération, il faut reconnaître d’une manière générale que dans un espace limité et habité, c’est l’acide carbonique qui est la cause et qui donne la mesure de l’insalubrité de l’air. Il n’est pas sans intérêt de consigner ici un fait mis hors de doute par les recherches de Leblanc, Lassaigne et Orfila, c’est que l’air le plus vicié ou celui qui contient le plus